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Lithiase rénale : des mécanismes au traitement médical préventif

Marie Courbebaisse, Caroline Prot-Bertoye, Michel Daudon

HAL Id: hal-03490010 https://hal.science/hal-03490010 Submitted on 22 Aug 2022


Dans le même mois que le lancement de notre dispositif sur le marché, une étude a été publiée en Août 2022 (référence ci-dessus). Elle met en avant l’importance d’un traitement médical préventif incluant le recueil des calculs. Nous mettons en exergue les paragraphes qui concernent la prise en charge de la lithiase rénale ainsi que l'intérêt de la récupération et de l'analyse du calcul. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances au-delàs de ces extraits, nous vous laissons un lien en sous-titre pour avoir accès à l'étude.


"Résumé"

"La lithiase rénale est une pathologie fréquente (prévalence de 10 à 12 % en France) et très récidivante. Elle est associée à la maladie rénale chronique et est responsable de 2 à 3 % des cas d’insuffisance rénale terminale, surtout si elle s’associe à une néphrocalcinose et/ou s’inscrit dans le cadre d’une maladie monogénique (1,6 % des lithiases de l’adulte dont 1 % de cystinurie). Afin de comprendre la physiopathologie du processus lithiasique, l’analyse des calculs (morphologique et par spectrophotométrie infrarouge) ainsi qu’une évaluation biologique minimale incluant une cristallurie doivent être réalisées. La lithiase calcique est la forme la plus fréquente (plus de 80 %). Son traitement médical préventif repose sur des règles hygiéno-diététiques simples : hyperdiurèse non alcaline supérieure à 2 litres/j, normalisation des apports calciques (1 g/j à répartir sur trois repas), sodés (6 g/j) et protéiques (0,8-1 g/kg de poids théorique/j), et éviction des aliments riches en oxalate. S’il persiste une hypercalciurie de débit (supérieure à 0,1 mmol/kg de poids théorique/j en régime libre en calcium), il convient d’en explorer le mécanisme par un test de charge orale en calcium. En l’absence d’hyperparathyroïdie primaire, on peut débuter un traitement par diurétique thiazidique, en veillant à prévenir l’hypokaliémie et l’hypocitraturie iatrogènes. Le traitement de la lithiase urique repose sur une hyperdiurèse alcaline (pH urinaire 6,2 à 6,8). L’allopurinol n’est justifié que si l’uricurie dépasse 4 mmol/j. Grâce à un traitement médical bien conduit, on peut espérer un arrêt de l’évolutivité lithiasique dans plus de 80 % des lithiases récidivantes, ce qui en fait l’une des affections rénales les plus accessibles au traitement préventif. »


"3.2. Intérêt de l’analyse du calcul"

"L’analyse du calcul a un intérêt majeur et doit être effectuée au moins une fois au cours de l’histoire lithiasique, et répétée en cas de récidive après une longue période sans calculs car la cause peut avoir changé. Après un épisode de colique néphrétique, le patient doit donc tamiser ses urines (en urinant à travers un filtre à café ou à thé) pendant quelques jours afin de tenter de récupérer le calcul qui s’évacue spontanément dans deux tiers des cas. L’analyse du calcul doit être morphoconstitutionnelle, effectuée dans un laboratoire spécialisé formé à l’analyse morphologique des calculs et disposant de la technique de spectrophotométrie infrarouge. En effet, la forme cristalline et les caractéristiques structurales du calcul sont autant d’informations qui peuvent orienter le diagnostic vers des 4 causes spécifiques (l’analyse biochimique des calculs ne doit plus être réalisée car elle est trop imprécise). À titre d’exemple, les calculs d’oxalate de calcium majoritaires en weddellite (forme dihydratée) sont essentiellement rattachés à des contextes d’hypercalciuries, tandis que ceux de whewellite (forme monohydratée) sont associés à des hyperoxaluries dont la sévérité se traduit par des modifications de la structure des calculs [5]. Cette analyse permet ainsi de suspecter d’emblée certaines lithiases monogéniques, mais aussi de repérer les calculs oxalocalciques initiés à partir d’une plaque de Randall, c’est-à-dire d’une calcification papillaire faite de carbapatite, qui sert de nucléateur à ceux-ci (Fig. 2). Ce phénomène, de plus en plus fréquent en France comme aux États-Unis, concerne des patients de plus en plus jeunes [9] . »


"4. Prise en charge médicale"

"La mise en œuvre d’un traitement médical préventif est indispensable pour prévenir ou limiter les récidives lithiasiques et éviter, dans certains cas, la survenue d’une maladie rénale chronique, voire d’une insuffisance rénale terminale. En plus des urologues et des néphrologues, la prise en charge de la lithiase rénale implique les médecins traitants, les radiologues et les diététiciens. »

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