Hendrik Heers, David Stay, Thomas Wiesmann, Rainer Hofmann
Uro Int 2022 ;106 :589-595
L’incidence de la lithiase rénale en Allemagne est stable. Peu de littérature existe sur la
physiopathologie et la prévention. Uriner 2.5 litres quotidiennement semble être une mesure thérapeutique majeure. L’objectif principal de cette étude est d’étudier l’incidence et le traitement de la lithiase en Allemagne entre 2005 et 2016.
Matériel et méthode : Extraction de donnée de la base DESTATIS sur la période donnée selon les
codes en vigueur et les critères rétrospectifs de la population concernée.
Résultats : L’incidence de la lithiase est stable sur ces 12 années passant de 1474 cas/Millions d’hab à 1527/M en 2016. On retrouve une nette augmentation des interventions concernant les lithiases urétérales (+ 63.6%), les lithiases rénales (+270%) et pour les deux conjuguées (+ 600%). La durée d’hospitalisation diminue de 3.7 j à 2.6 j sur 12 ans. Le traitement endoscopique des calculs rénaux et urétéraux augmente ; le traitement par lithotripsie
diminue nettement notamment pour les calculs rénaux. Enfin la néphrolithotomie percutanée reste un traitement rare mais en augmentation, bénéficiant d’une miniaturisation du matériel.
Discussion :
Cette étude inclut uniquement les patients ayant été hospitalisé. L’influence de la cotation des actes sur le choix des traitements est possible. L’incidence a particulièrement augmenté chez les patients de plus de 80 ans, explication possible à l’augmentation de la mortalité post procédure (X 5.8), qui reste faible en valeur absolue mais significative statistiquement. Les polypathologies associées doivent faire choisir la procédure la moins invasive compte tenu des risques de saignement ou de sepsis.
Le ratio homme/femme est de 2/1 comparable aux autres pays à forte exposition. L’hygiène de vie et la diététique influencent grandement l’incidence de la lithiase en augmentation dans la plupart des pays développés mais stable dans d’autres comme Taiwan. L’endoscopie rénale et urétérale permet des prises en charge plus rapide pour les patients comparée à la lithotripsie. L’ablation du calcul est immédiate en général avec des durées d’hospitalisation plus courtes. La pression socio-économique joue un rôle dans le processus de décision. Les calculs asymptomatiques de taille significative (> 4 mm) font l’objet d’un débat pour le traitement. Seuls 30% d’entre eux deviendront symptomatiques et l’arbre décisionnel n’est pas défini clairement. Le stenting urétéral reste également discuté en termes d’efficacité malgré une large utilisation de cette pratique. Le manque de preuves scientifiques favorise une zone de flou dans les
décisions thérapeutiques.
Commentaires :
L’incidence de la lithiase rénale semble stable en Allemagne mais il existe un biais de recrutement manifeste. L’efficacité du traitement endoscopique et de la lithotripsie semble équivalente sur les calculs de petite et moyenne taille. La facilité du traitement endoscopique tend à privilégier cette technique. Attention aux personnes âgées et au risque global…
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